Souveraineté et réindustrialisation
Découvrez comment faire reconnaître un savoir-faire critique pour sécuriser votre avantage en défense et accéder à des marchés stratégiques. Guide complet pour PME françaises, démarches officielles, labels et bonnes pratiques.
Peut-on faire reconnaître un savoir-faire critique ?
Dans un contexte où la sécurité nationale, la souveraineté et la compétitivité industrielle prennent une importance considérable, la reconnaissance d’un savoir-faire critique est devenue un enjeu stratégique pour les PME françaises. Que ce soit pour accéder à des marchés publics de la défense, pour renforcer une position concurrentielle ou pour bénéficier d’aides spécifiques, faire reconnaître formellement un savoir-faire comme étant stratégique ou critique peut ouvrir de nombreuses portes.
Pourquoi la reconnaissance d’un savoir-faire critique est-elle importante ?
Le secteur de la défense est particulièrement sensible en matière de sécurité des technologies et des compétences. La reconnaissance officielle d’un savoir-faire comme critique peut permettre :
De sécuriser un avantage compétitif en protégeant des compétences clés contre la concurrence ou le détournement.
D’accéder à certains marchés publics ou contrats stratégiques où la maîtrise en interne d’un savoir-faire est un critère d’éligibilité ou de sécurité.
De bénéficier de dérogations ou d’incitations (ex. en matière de cybersécurité, de contrôle des exportations).
De renforcer la crédibilité de l’entreprise auprès des partenaires et des donneurs d’ordre publics ou privés.
Est-il possible de faire reconnaître un savoir-faire comme critique ?
La réponse courte : oui, mais cela dépend du contexte, du secteur, et de la nature du savoir-faire. Contrairement à des certifications ou des labels standards, la reconnaissance d’un savoir-faire « critique » ne relève pas d’un processus officiel unique. Cependant, plusieurs démarches ou stratégies peuvent aider à obtenir cette reconnaissance :
1. La formalisation du savoir-faire
Il est essentiel de documenter précisément ce qui constitue votre savoir-faire : ses composants techniques, ses applications, sa valeur stratégique pour la défense. Un dossier détaillé comprenant :
Une description claire du savoir-faire.
Les technologies ou compétences clés impliquées.
Les bénéfices pour la défense ou la sécurité nationale.
Les aspects confidentiels ou sensibles.
Ce travail prépare la reconnaissance officielle, notamment lors de démarches administratives ou réglementaires.
2. La démarche auprès des autorités compétentes
En France, plusieurs instances peuvent intervenir :
La Direction Générale de l’Armement (DGA) : pour certains programmes ou brevets stratégiques, la DGA peut reconnaître ou certifier la valeur critique de certains savoir-faire.
Le Ministère des Armées : pour des réflexions sur la souveraineté et la sécurisation des compétences nationales.
Les organismes de certification de la cybersécurité : pour des savoir-faire liés à la sécurité numérique, une certification ou un label comme le « Secret Défense » peut rendre une technologie ou un processus « critique ».
Il s’agit souvent d’un processus complexe, impliquant des audits, des évaluations et des comparaisons avec des standards nationaux ou européens.
3. La valorisation via des labels ou classifications officielles
Certains labels ou classifications peuvent aider à faire reconnaître la spécificité critique de compétences ou de technologies, notamment :
Le Label « Souveraineté » de l’industrie, délivré dans le cadre de programmes gouvernementaux.
Les classifications liées à la sécurité des systèmes d’information (ex : « Secret Défense » ou « Confidentiel Défense »).
Le dépôt de brevets ou de certificats ISO spécifiques qui attestent la maîtrise technologique.
Cas concrets et bonnes pratiques
Plusieurs PME ont réussi à faire reconnaître leur savoir-faire comme stratégique grâce à une démarche structurée :
Exemple 1 : une PME innovante en cybersécurité a obtenu une labellisation « Cyber Défense » qui lui a permis d’accéder à des marchés publics en sécurité nationale.
Exemple 2 : une entreprise de fabrication de composants électroniques a déposé un brevet stratégique qui a renforcé sa crédibilité auprès des donneurs d’ordre publics.
Exemple 3 : une start-up software a collaboré étroitement avec la DGA pour faire reconnaître ses algorithmes comme critiques pour la défense.
Ce qu’il faut retenir
Faire reconnaître un savoir-faire comme critique est possible, mais cela nécessite une démarche précise, documentée et souvent structurée avec des autorités publiques ou privées spécialisées. L’objectif est de valoriser et protéger vos compétences clés pour sécuriser votre place dans le secteur de la défense.
Prochaine étape : commencez par cartographier votre savoir-faire, identifiez ses aspects stratégiques et explorez les démarches possibles auprès des autorités compétentes pour le faire reconnaître officiellement.